"Je regardais l'album photo qui résumait les dix neuf premières années de ma vie, légèrement nostalgique.Je m'appelle Vincent Fournier mais tout le monde me surnomme Vinc', je suis né en France plus précisément à Senlis et contrairement à tous les autres enfants, je n 'étais absolument désiré. Mes parents sont des irresponsables, mon père était alcoolique, ma mère se droguait et je n'ai malheureusement pas connu un environnement stable. Dès mon plus jeune âge, mon père me battait fréquemment comme si c'était une obligation quotidienne de me faire mal. A l'école, les institutrices me regardaient avec pitié alors que je portais depuis deux jours les mêmes vêtements ou que de nouvelles traces apparaissaient sur mon corps. Les autres enfants se moquaient de moi et ne voulaient pas jouer avec moi, à croire que personne ne souhaitait être en contact avec moi...Et Puis...Elle est arrivée, elle avait six ans, avait de jolies nattes et ressemblait à une poupée. Alors que j'étais dans la cour, seul dans mon coin à regarder les autres s'amusaient, elle s'était avancée vers moi et m'avait dit " Salut je m'appelle Camille, je suis nouvelle". C'est bizarre comme mon cerveau avait gravé cette scène dans mon esprit...Ma première amie...


Camille avait changé ma vie, elle m'avait donné de l'espoir. Sa mère, Catherine Dubois était une célèbre mannequin mais également la personne la plus douce que j'eus l'occasion de rencontrer. La première fois que Camille m'avait invité chez elle pour son septième anniversaire, je croyais qu'elle vivait dans un chateau. Tout était beau, propre, très différent de ce que je connaissais. Madame Dubois et Camille étaient devenus ma famille. Très vite, la mère de Camille s'était ligué contre mes parents quand elle avait découvert qu'ils me malmenaient, très vite j'avais ma propre chambre chez les Dubois...
Camille et moi avons donc grandi ensemble, un peu comme des frères et soeurs même si cela n'était pas le cas...

Je ne crois pas vraiment en l'amour après avoir vu mes parents, j'étais incapable de construire quelque chose de véritablement sérieux avec quelqu'un. Joli garçon, j'étais considéré comme le Don Juan du lycée, populaire,je collectionnais les filles. Il faut avouer que je suis un coureur de jupons ce qui avait le don d'agacer Camille au plus au point...J'aurais dû prendre conscience qu'elle m'aimait...Si j'avais pris conscience qu'elle m'aimait plus tôt...Nous avions une relation fusionnelle, j'adorais la faire enrager. Nous nous amusions au célèbre Jeu "Cap ou pas Cap" comme l'avait fait Marion Cotillard avant nous. Un soir elle m'avait dit "Cap de faire l'amour avec moi ?". J'avais dit "oui", c'était sa première fois...Elle m'avait alors confié qu'avec moi, elle ne pourrait jamais être déçu. C'était la première fois que quelqu'un me donnait autant importance...C'est à partir de ce jour là que je me suis rendue compte que contrairement aux autres filles, elle faisait la différence...Je ne traitais pas Camille comme une vulgaire chose, un vulgaire objet comme je le faisais avec les autres filles...Camille c'était différent, je crois que je l'aimais...

Un jour, nous nous sommes disputés pour une raison X, cela avait pris des proportions énormes. J'étais tellement fou de rage que cette nuit là, j'avais décidé d'aller dormir chez un copain pour ne pas la voir...ELle me poussait tellement dans mes retranchements...Ce foutu caractère ! Cette nuit là, quand elle m'a appelé cinq fois dans la nuit...Je n'ai pas décroché. J'avais trop d’orgueil...Je savais pourtant que cela se passait mal avec son beau père et je n'aimais pas ce type moi non plus...Le lendemain matin alors que je rentrais après le foot, je fus surpris, inquiet de découvrir des policiers, une ambulance près de la maison des Dubois...Madame Dubois était morte, le beau père de Camille était mort et ma Camille avait disparue... Disparue...Les policiers pensaient qu'elle avait été enlevé par le malade qui avait assassiné Madame Dubois et le beau père de Camille. Plus les années passaient, plus mon entourage me disait de faire mon deuil, pour eux, Camille était morte...Je n'y ai jamais cru...Jamais je ne pourrais l'oublier et un jour je la retrouverais...

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